Roman autobiographique de James Ellroy écrit en 1996.
INCIPTIT :
« Ce sont des gamins qui l’ont trouvée.Des joueurs de base-ball, Division Babe Ruth, de sortie pour taper quelques balles. Trois entraineurs adultes marchaient derrière eux.Les gamins ont vu une forme dans la bande de lierre juste en bordure du trottoir. Les hommes ont vu des perles éparpillées sur la chaussée. Une petite décharge télépathique est passée des uns aux autres.Clyde Warner et Dick Ginnold ont fait battre en retraite la troupe de gamins-pour les empêcher d’y regarder de trop près. Kendall Nungesser a traversé Tyler avenue au pas de course et repéré une cabine téléphonique près de la crèmerie.Il a appelé le bureau du shérif de Temple City et annoncé au sergent de jour qu’il avait découvert un corps. Qui était juste là sur la route, à côté du terrain de jeux ‘Arroyo High School, le lycée Arroyo. Le sergent a dit : restez sur place te ne touchez à rien.L’appel radio a été lancé : 10h10, dimanche,22/6/58. Cadavre à King’s Row et Tyler Avenue, El Monte.Une voiture de patrouille du shérif est arrivée sur les lieux en moins de 5 minutes. Une unité des services de police d’El Monte a débarqué quelques secondes plus tard.L’adjoint Vie Cavallero a regroupé entraîneurs et gamins. L’agent Dave ire est allé inspecter le corps.C’était une femme de race blanche. Elle avait la peau claire et les cheveux roux. Elle avait environ quarante ans. Elle gisait étendue sur le dos, sur un talus couvert de lierre à quelques centimètres du bord du trottoir de King’s row.Son bras droit était replié vers le haut. Sa main droite reposait à quelques centimètres au –dessus de sa tête. Son bras gauche était plié au coude et posé sur son bassin. Sa main gauche était serrée. Ses jambes étaient écartées.Elle portait une robe bleu foncé, légère, sans manches, au décolleté arrondi. Un manteau bleu foncé avec doublure assortie était étendu sur la partie inférieure du corps.Ses pieds et ses chevilles étaient visibles. Son pied droit était nu. Un bas nylon était entortillé autour de la cheville gauche.Sa robe était en désordre. Des morsures d’insectes lui couvraient le bras. Son visage était meurtri et sa langue sortait de sa bouche. Son soutien-gorge était défait et remonté au-dessus des seins. Un bas en nylon et une corde à linge en coton étaient noués autour de son cou. Les deux ligatures serrées mordaient les chairs en profondeur. » Victimologie
« La victime Ellroy était une femme de race blanche, âgée de quarante trois ans, un mètre soixante trois et demi pour un poids approximatif de cinquante huit kilos, à la chevelure rousse. Elle était divorcée et avait emménagé avec son fils mineur, dans une maison de location bien tenue d’El Monte, Californie, en 1958. Elle était employée comme infirmière d’entreprise à Los Angeles depuis 1956. La victime Ellroy était physiquement séduisante et aimait fréquenter les boîtes de nuit proches, lors des week-end, tandis que son fils rendait visite à son père. Ses propriétaires ont décrit Ellroy comme une locataire tranquille qui semblait aimer sa vie solitaire avec son fils. On l’a décrite comme peu loquace quant à sa vie personnelle et ayant peu d’amis intimes. Après sa mort, ses propriétaires ont signalé la découverte de bouteilles d’alcool vides, dans les buissons près du domicile de a victime et dans le conteneur à ordure.Les propriétaires d’Ellroy ont déclaré avoir vu cette dernière quitter sa résidence au volant de sa voiture, aux environs de 20 heures, le samedi 21 juin 1958. De témoins ont déclaré avoir vu Ellroy plus tard pendant cette soirée en compagnie d’un adulte non identifié de sexe masculin, dans un restaurant drive-in aux environs de 22heures ; dans une boîte de nuit-dancing aux environs de 22h45 ; et finalement de retour au restaurant drive-in aux environs de 2h15 le lendemain matin... »
C’est ainsi que le cadavre de Jean (diminutif de Geneva) Ellroy fut découvert. Divorcée elle vivait avec son fils de 10ans. Elle travaillait comme infirmière d’entreprise, une femme apparemment sans histoire.
Le petit garçon, James Ellroy reçoit la nouvelle sans aucune émotion…il faut dire que depuis le divorce même s’il vivait 5 jours sur 7 avec sa mère, son père travaillait dur pour lui mettre de mauvaises idées dans la tête : « ta mère est une ivrogne et une putain ». Le petit avait surpris sa mère à deux reprises avec des hommes et son haleine de whisky à l’eau corroborait les dires du père. Par conséquent le petit Ellroy reçoit la nouvelle avec un soulagement extrême tellement il avait fini par détester sa mère. Il est confié à son père. Livré à lui même il fera un peu n’importe quoi, et cela va aller de mal en pis…
James Ellroy durant son adolescence et sa jeune vie d’adulte va faire une descente aux enfers, alcoolique et drogué il ère entre visions érotiques de sa mère et cambriolages. Vers l’âge de 50 ans, sevré de ces démons là et devenu un écrivain reconnu, James Ellroy tente avec l’aide d’un flic à la retraite de rouvrir le dossier de sa mère afin de redécouvrir celle qu’il a tant aimé haïr.
Ma part d’ombre est un récit autobiographique relativement dur, une plaie ouverte dans laquelle Ellroy nous permet de mettre le nez. Mais c’est aussi un horrible tableau des meurtres de femmes en Amérique que nous dépeint James Ellroy.
14/08/2005
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