29/09/2007
08/09/2007
06/09/2007
"Le Bizarre Incident du chien pendant la nuit "de Mark Haddon
Christopher a des troubles du comportement...à aucun moment dans le livre il est dit qu'il est autiste (il semblerait que ce soit l'éditeur qui ai voulu rajouter ça en 4ieme de couv), l'auteur a mis au point le profil de Christopher, et l'a laché dans le monde pour résoudre une enquête: la mort du chien (Wellington)de sa voisine Mme Shears. Christopher aime les voitures rouges, mais pas les jaunes, en fait il deteste tout ce qui est jaune ou brun, du coup il deteste les bananes parce qu'elles sont jaunes et deviennent marron après. Mais dans sa petite boîte il a du colorant alimentaire rouge au cas où... S'il voit plusieurs voitures rouges d'affilée ça sera une très bonne journée! Christopher n'aime pas qu'on le touche, ça lui fait peur, alors pour faire des câlins avec ses parents ils se touchent les doigts. Il a un petit rat apprivoisé qui s'appelle Toby. Christopher adore les mathématiques, quand il en fait, ça le calme, d'ailleurs moi aussi ça m'a calmée parce que vu mon niveau en math hum hum. Christopher ne sait pas mentir, ce qui rend des fois sa relation avec les autres assez compliquée...Je vous en dis pas plus, je vous laisse découvrir ce roman terrible et touchant. Il semblerait que Brad Pitt ait acquis les droits du bouquin pour en faire un film, et le scénariste des "Harry Potter" signerait l'adaptation. En attend, pour vous donner un aperçu, voici un petit extrait:
"Et puis la police est arrivée. J’aime bien les policiers. Ils ont des uniformes et des numéros, et on sait ce qu’ils sont censés faire. Il y avait une policière et un policier. La policière avait un petit trou dans ses collants à la cheville gauche et une égratignure rouge au milieu du trou. Le policier avait une grande feuille orange collée à la semelle de sa chaussure, qui dépassait d’un côté.
La policière a pris Mme Shears par les épaules et l’a raccompagnée dans la maison.
J’ai levé la tête.
Le policier s’est accroupi à côté de moi. Il a dit : « Et si tu me racontais un peu ce qui se passe ici , jeune homme ? »
Je me suis assis et j’ai dit : « Le chien est mort. »
Il a dit : « c’est ce que j’ai cru comprendre. »
J’ai dit : « Je pense que quelqu’un l’a tué . »
Il a demandé : « Quel âge as-tu ? »
J’ai répondu : « J’ai 15 ans, 3 mois et 2 jours. »
Il a demandé : « Tu pourrais me dire ce que tu faisais dans ce jardin ? »
J’ai répondu : « je tenais le chien. »
Il a demandé : « Et pourquoi ? »
C’était une question difficile. J’avais envie de le faire. J’aime bien les chiens. J’étais triste que le chien soit mort.
J’aime bien les policier aussi, et je voulais répondre correctement à cette question, mais il ne m’a pas laissé le temps de trouver la bonne réponse.
Il a demandé : « Pourquoi est-ce que tu tenais le chien ? »
J’ai dit : « J’aime bien les chiens. »
Il a demandé : « C’est toi qui l’as tué ? »
J’ai dit : « Ce n’est pas moi. »
Il a demandé : « Et cette fourche, elle est à toi ? »
J’ai dit : « Non. »
Il a dit : « Tu m’as l’air drôlement secoué. »
Il posait trop de questions, et il les posait trop vite. Elles s’empilaient dans ma tête comme les miches de pain dans l’usine où travaille oncle Terry. C’est une boulangerie industrielle, et il s’occupe des machines qui coupent le pain en tranche. Des fois, la trancheuse ne va pas assez vite, mais les pains continuent à arriver et ça provoque un bourrage. Parfois je pense que mon cerveau est comme une machine, mais pas forcément comme une trancheuse. Ca me permet de mieux expliquer aux autres ce qui se passe à l’intérieur.
Le policier a dit : « Il va bien falloir que tu me racontes… »
Je me suis roulé en boule sur la pelouse, j’ai mis mon front par terre et j’ai fait le bruit que Père appelle grogner. Je fais ça quand ma tête reçoit trop d’informations du monde extérieur. C’est comme quand on est inquiet, qu’on tient la radio contre son oreille et qu’on la règle à mi-chemin entre deux stations de manière à ne capter que du bruit blanc : alors on met le volume à fond pour couvrir tout le reste et on sait qu’on est en sécurité parce qu’on n’entend rien d’autre. Le policier m’a pris par le bras et m’a relevé.
Ca ne m’a pas plu, qu’il me touche comme ça.
Alors je l’ai frappé."
"Et puis la police est arrivée. J’aime bien les policiers. Ils ont des uniformes et des numéros, et on sait ce qu’ils sont censés faire. Il y avait une policière et un policier. La policière avait un petit trou dans ses collants à la cheville gauche et une égratignure rouge au milieu du trou. Le policier avait une grande feuille orange collée à la semelle de sa chaussure, qui dépassait d’un côté.
La policière a pris Mme Shears par les épaules et l’a raccompagnée dans la maison.
J’ai levé la tête.
Le policier s’est accroupi à côté de moi. Il a dit : « Et si tu me racontais un peu ce qui se passe ici , jeune homme ? »
Je me suis assis et j’ai dit : « Le chien est mort. »
Il a dit : « c’est ce que j’ai cru comprendre. »
J’ai dit : « Je pense que quelqu’un l’a tué . »
Il a demandé : « Quel âge as-tu ? »
J’ai répondu : « J’ai 15 ans, 3 mois et 2 jours. »
Il a demandé : « Tu pourrais me dire ce que tu faisais dans ce jardin ? »
J’ai répondu : « je tenais le chien. »
Il a demandé : « Et pourquoi ? »
C’était une question difficile. J’avais envie de le faire. J’aime bien les chiens. J’étais triste que le chien soit mort.
J’aime bien les policier aussi, et je voulais répondre correctement à cette question, mais il ne m’a pas laissé le temps de trouver la bonne réponse.
Il a demandé : « Pourquoi est-ce que tu tenais le chien ? »
J’ai dit : « J’aime bien les chiens. »
Il a demandé : « C’est toi qui l’as tué ? »
J’ai dit : « Ce n’est pas moi. »
Il a demandé : « Et cette fourche, elle est à toi ? »
J’ai dit : « Non. »
Il a dit : « Tu m’as l’air drôlement secoué. »
Il posait trop de questions, et il les posait trop vite. Elles s’empilaient dans ma tête comme les miches de pain dans l’usine où travaille oncle Terry. C’est une boulangerie industrielle, et il s’occupe des machines qui coupent le pain en tranche. Des fois, la trancheuse ne va pas assez vite, mais les pains continuent à arriver et ça provoque un bourrage. Parfois je pense que mon cerveau est comme une machine, mais pas forcément comme une trancheuse. Ca me permet de mieux expliquer aux autres ce qui se passe à l’intérieur.
Le policier a dit : « Il va bien falloir que tu me racontes… »
Je me suis roulé en boule sur la pelouse, j’ai mis mon front par terre et j’ai fait le bruit que Père appelle grogner. Je fais ça quand ma tête reçoit trop d’informations du monde extérieur. C’est comme quand on est inquiet, qu’on tient la radio contre son oreille et qu’on la règle à mi-chemin entre deux stations de manière à ne capter que du bruit blanc : alors on met le volume à fond pour couvrir tout le reste et on sait qu’on est en sécurité parce qu’on n’entend rien d’autre. Le policier m’a pris par le bras et m’a relevé.
Ca ne m’a pas plu, qu’il me touche comme ça.
Alors je l’ai frappé."
02/09/2007
Deadwood de Pete Dexter
« Ils arrivèrent par le sud. Un cañon, long et étroit, creusait la montagne, en suivant la rivière Whitewood, et là où il y avait un espace suffisant pour y planter un panneau indiquant une ville, commençait Deadwood. On était le 17 juillet, à midi. La bourgade semblait faire des kilomètres de long sur seulement quelques mètres de large, et elle était pour moitié constituée de tentes. La Whitewood la traversait d’un bout à l’autre et, à l’extrême sud, elle faisait sa jonction avec un cours d’eau moins important, la Deadwood. La rue principale était tapissée d’une couche de boue d’un pied de profondeur, à laquelle se mêlaient tous les détritus de la création.
Les collines qui délimitaient la ville étaient dépourvues de végétation vivante, mais des milliers d’arbres morts aux troncs noircis gisaient pêle mêle sur le sol.
-Qu’est-ce que tu en penses ? demanda Bill.
Assis bien droit, il tenait les rênes et répondait aux saluts par un signe de tête. La nouvelle de son arrivée se répendit dans la ville avant qu’il ait parcuru cent mètres.
-Ca me fait penser à la Bible, dit Charley.
A mesure qu’ils avançaient, la boue s’agglutinait sur les roues et les sabots des mulets, puis se détachait sous son propre poids. La traversée de Main Street dura près d’une heure ; Bill était obligé de s’arrêter pour serrer des mains, et il accorda même une interview à un journaliste du Black Hill Pioneer. Bien qu’il fût un chaud partisan de la presse, Charley fit la grimace en apprenant qu’il existait déjà un journal à Deadwood.
En remontant vers le nord, la population changeait. Des putains, des voyous et des joueurs se tenaient sur le seuil des maisons, un verre à la main, ou tirant des coups de feu en l’air. Ce faubourg s’appelait le bas-quartier, et c’est là que firent halte les chariots des prostituées. L’environnement était assez minable, mais Charley trouva que les dames de l’endroit étaient plus attirantes que la cargaison qui arrivait. Il en vit quelques unes aux fenêtres, qui étaient pratiquement nues.
-A quel passage de la Bible ? demanda Bill à Charley quand ils se retrouvèrent seuls.
-Quand Dieu se met en colère. »
Les collines qui délimitaient la ville étaient dépourvues de végétation vivante, mais des milliers d’arbres morts aux troncs noircis gisaient pêle mêle sur le sol.
-Qu’est-ce que tu en penses ? demanda Bill.
Assis bien droit, il tenait les rênes et répondait aux saluts par un signe de tête. La nouvelle de son arrivée se répendit dans la ville avant qu’il ait parcuru cent mètres.
-Ca me fait penser à la Bible, dit Charley.
A mesure qu’ils avançaient, la boue s’agglutinait sur les roues et les sabots des mulets, puis se détachait sous son propre poids. La traversée de Main Street dura près d’une heure ; Bill était obligé de s’arrêter pour serrer des mains, et il accorda même une interview à un journaliste du Black Hill Pioneer. Bien qu’il fût un chaud partisan de la presse, Charley fit la grimace en apprenant qu’il existait déjà un journal à Deadwood.
En remontant vers le nord, la population changeait. Des putains, des voyous et des joueurs se tenaient sur le seuil des maisons, un verre à la main, ou tirant des coups de feu en l’air. Ce faubourg s’appelait le bas-quartier, et c’est là que firent halte les chariots des prostituées. L’environnement était assez minable, mais Charley trouva que les dames de l’endroit étaient plus attirantes que la cargaison qui arrivait. Il en vit quelques unes aux fenêtres, qui étaient pratiquement nues.
-A quel passage de la Bible ? demanda Bill à Charley quand ils se retrouvèrent seuls.
-Quand Dieu se met en colère. »
Pete Dexter dans Deadwood nous dépeint un Far West bien loin de l’image proprette de celle véhiculée par John Wayne…Il s’agit de la réalité brutale d’une ville construite et habitée essentiellement par des chercheurs d’or, des proxénètes et des prostituées, des pyschopathes, des criminels ou des fous…L’œuvre de Dexter a été adaptée dans une série (dont on attend la finale avec impatience) sur la chaîne HBO, qui est vraiment bien menée... Les personnages sont les mêmes, ils ont tous véritablement éxistés et sont tous passés par Deadwood, mais ils n’occupent pas tous la même importance dans le roman que dans la série. Par exemple Al Swearengen que l’on mentionne que très peu dans le roman, joue un rôle plus important dans la série. On retrouve bien entendu Calamity Jane, Charley Utter et Wild Bill Hickok, Salomon Star et Seth Bullock. Une lecture fort plaisante que je vous recommande .
01/09/2007
Inscription à :
Articles (Atom)