Un scénario catastrophe pour vous messieurs : une épidémie d’encéphalite 16 fait rage dans le monde entier. Particularité de la maladie : elle est mortelle et ne touche que les hommes pubères. Sont protégés, les jeunes garçons donc, et les vieillards. Les femmes vont peu à peu remplacer la gente masculine dans tous ses rôles sociaux. Et c’est ainsi qu’arrive au pouvoir Sarah Bedford, feministe pure et dure…très dure, à la Maison-Blanche. Le narrateur, le docteur Martinelli, travaille d’arrache pieds pour trouver un vaccin. Il sera enfermé avec d’autres intellectuels dans une zone dite « protégée » à Blueville, afin de les tenir à l’abri de l’épidémie. Mais cette zone protégée a de plus en plus des airs de camp de concentration de luxe, et le docteur se rend vite compte qu’on ne le laisserait pas partir s’il le désirait. Les miliciennes et les collègues de labo de Martinelli s’en donne à cœur joie pour rabaisser ce phallocrate de docteur. Quelque chose lui dit que le vaccin ne sera pas utilisé de sitôt. Mis sur écoute surveillé, humilié, il devra son salut à une poignée de femmes…mais ses libératrices n’auront plus rien à voir avec les femmes « d’avant », la condition des hommes semble avoir changé pour un bon moment.
Extraits:
« Deborah grimm commençait par révéler les mortelles inquiétudes qu’avait nourries l’administration Bedford quand l’épidémie ayant ravagé les forces de police ( d‘autant plus exposées qu’elles étaient quotidiennement en contact avec la population) la question du maintien de l’ordre s’était posée. Certes, on avait aussitôt formé des milices féminines, mais elles étaient peu nombreuses, peu expérimentées. On s’attendait donc à une montée en flèche de la criminalité et en particulier de ces hold-up qui avaient rendu les rues des grandes villes américaines aussi peu sûres que certains quartiers de Londres au Moyen Age.
Il n’en fut rien. Par une ironie sans précédent les statistiques des hold-up, viols et assassinats diminuèrent au fur et à mesure que fondaient les effectifs de la police.
« Dans ses pévisions, ( je cite Déborah Grimm ) l’administration avait omis un facteur important. Les vices dont vivait la pègre : jeu, drogue et prostitution, étaient presque exclusivement des vices masculins ».
[…] Comme on sait, l’Administration Bedford a fermé les sex-shop sous peine de fortes peines de prison, interdit la fabrication et la vente d’objets érotiques et ceux, en particulier, destinés aux femmes. Cette loi, à n’en pas douter, eut des effets bénéfiques sur la moralité publique, mais elle créa aussi une forte demande, en particulier pour les objets de nature phallique, « et cela en dépit du fait, maintenant scientifiquement établi, que la jouissance féminine provient du frottement du clitoris et non de l’intromission de la verge dans le vagin » (sic)
Quoi qu’il en soit, la pègre féminine ne fut pas longue à découvrir une source de profits énormes dans la fabrication clandestine de gadgets phalliques dont certains, très élaborés, ne tardèrent pas à atteindre au marché noir des sommes élevées.
La milice, pousuivait Deborah Grimm, perquisitionnant à une date récente dans le sous-sol d’une petite usine de caoutchouc, découvrit un objet plié et rangé sous faible volume dans uneboîte. L’étiquette le désignait sous le nom anodin de superdoll.
[…] Dès le début de l’épidémie, les marins, les pilotes, les soldats que le pentagone entretenait à grands frais dans des centaines de bases un peu partout dans le monde ont commencé à mourir, sur une telle échelle et avec une telle rapidité qu’il a fallu les rapatrier tous pour éviter que la totalité du matériel dont ils disposaient ne tombât aux mains des autochtones. Malgrès cela, on n’a pas pu éviter d’abandonner sur place des avions, des canons, des tanks, et malheureusement aussi, des bombes atomiques très raffinées stockées en Thaïlande et dont on se demande si elles n’ont pas été vendues aux Chinois par nos anciens alliés.
Les conséquences politiques de ce retrait ont été incalculables : Tous les gouvernements étrangers activement soutenus par le département d’Etat, en particulier dans l’Asie du Sud-Est et en Amérique latine, sont tombés dans les semaines qui ont suivi. Des régimes nationnalistes les ont aussitôt remplacés. Ces régimes ne sont pas tous communistes, tant s’en faut. Mais ils ont tous un trait commun : le ressentiment et la méfiance à l’égard des Etats-Unis. »